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De l’(autre) Humanité absurde

  • Photo du rédacteur: maxime krummenacker
    maxime krummenacker
  • 6 mars 2015
  • 3 min de lecture

Rassurez-vous, ce billet ne traitera presque pas de la conception camusienne de l’absurdité qui, si je comprends bien (mais c’est pas sûr du tout), place l’Humanité dans une situation inconfortable d’équilibriste perchée sur le fil branlant et étroit de sa condition pitoyable, et ne lui offre pour seul choix que le suicide dans la mesure où elle souhaiterait manœuvrer le radeau précaire de sa misérable existence dans le courant tumultueux de la volonté rationnelle. Mais, si dans le doute, l’Humanité venait à hésiter devant la radicalité de ce choix, elle pourrait tout de même admettre et accepter de vivre une existence à laquelle elle ne comprendra jamais rien et ce, pour la modique somme d’une pénétration de tous ses sphincters par le buffle de l’incertitude et de l’angoisse de la mort pour les siècles des siècles amen. Il est vrai que, vu sous cet angle, il y a de quoi se poser quelques questions sur la santé mentale du Grand Architecte de l’Univers et l’on peut à juste titre songer à plaindre l’absurdité de la condition humaine.


Soulignons au passage que les personnes qui parviendraient à la contemplation de cette situation absurde auraient dû franchir auparavant et au prix d’un effort intellectuel quasi-insurmontable, toutes les difficiles étapes d’un cheminement rationnel des plus rigoureux. Autrement dit, on parle de deux ou trois mecs là… Et les autres alors ?


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Mais putain c’est qui les autres on s’en fout, c’est des cons ! Et ben tant mieux d’être con j’ai envie de dire parce que franchement, j’irais pas me faire chier pour si peu. En parlant des autres donc (vous, moi, eux) qui, en plus d’être des demeurés perdus dans nos téléphones à la con au point de même plus regarder où on met les pieds, ce qui est au passage le b.a. -ba de tout apprentissage humain de déplacement dans l’espace, on est quand même déjà bien gâtés en matière d’absurdité, dont l’une de ses manifestations les plus marquantes est pour moi celle de l’escalator à Stockholm (peut-être ailleurs aussi mais j’ai pas encore été voir). Si ça me rendait pas ouf, je ferais payer cent balles aux clochards pour assister à ce spectacle tellement c’est beau.


Imaginez une personne plongée dans son téléphone à la con qui sort du métro en courant dès que les portes s’ouvrent et se précipite fébrilement vers l’escalator, comme si elle allait manquer le train de sa propre vie, en bousculant tout le monde, et tant pis pour la langue ébouillantée et la tâche de café sur la chemise de celui qui se trouvait sur son passage, avant de s’arrêter net une fois le pied posé sur la première marche de l’escalator et de replonger le nez dans son téléphone à la con !


La personne qui ne s’arrêterait pas systématiquement dans l’escalator et qui se servirait de cette invention technique, par ailleurs fort utile, comme d’une aide permettant d’atténuer l’effort de la montée des marches et non comme d’une brouette motorisée pour moutons lobotomisés, dépasserait certainement la brute (abréviation abrupte de « abrutie absurde ») figée sur sa marche d’escalator et arriverait en haut bien avant cette dernière. Je vous laisse deviner la fin de l’histoire qui se déroule entre le premier et le second escalator…


Bienvenue dans le monde de l’autre Humanité absurde.

 
 
 

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